A propos

Photo : Patrick Chauvel

Comment éviter de basculer dans la violence ? Comment y survivre quand on l’a subie ? La violence est-elle une fatalité, ou peut-on espérer que les choses changent ? Si vous vous êtes déjà posé toutes ces questions, continuez à lire ! Toutes ces questions, je me les suis posées aussi et j’y ai cherché des réponses. Partager avec vous des données et des analyses qui aident à mieux comprendre la réalité de la violence, de ses causes et de ses effets, sans préjugé ni idéologie, c’est mon objectif avec ce blog.

Vouloir comprendre le comportement violent, n’est-ce pas prendre le risque de trouver des excuses aux criminels ? Je pense que non, parce que c’est au contraire la compréhension de l’acte violent qui permet de l’évaluer avec justesse, au plus près de la réalité des faits. Or c’est cette justesse qui permettra non seulement de bien juger, mais aussi de trouver des solutions préventives qui ont une chance d’être efficaces face à la violence. On ne peut pas combattre un problème sans l’avoir cerné. Faute de pouvoir entrer dans les consciences des criminels, on ignore pourquoi ils passent à l’acte, mais on peut malgré tout chercher comment ils passent à l’acte, et donc comment on peut les en empêcher.

Si je me suis lancée dans cette exploration de la violence, c’est parce que je fais partie des gens qui sont convaincus que le monde peut aller mieux, même s’il va mal. Cela ne signifie pas que je suis une optimiste naïve qui ferme les yeux sur les horreurs du monde. Entre le pessimisme qui pousse à l’inaction résignée et l’optimisme qui nourrit des espérances infondées, j’ai choisi d’emprunter une troisième voie : le possibilisme [1]. Ça signifie que je pense que des changements positifs sont possibles, parce qu’il existe des raisons objectives de le penser.  J’essaye simplement de m’en tenir aux faits et d’en tirer des conclusions. Constater les progrès déjà accomplis par l’humanité donne la conviction que d’autres progrès sont possibles, notamment pour faire reculer la violence.

C’est la conviction que le monde peut changer, même lentement – car les changements profonds prennent généralement du temps – qui m’a poussée à m’engager dès l’adolescence en faveur de la protection des droits humains fondamentaux. Bénévole pendant 25 ans pour Amnesty International, j’ai eu l’occasion de découvrir comment ces droits sont violés chaque jour. Choquée par les effets dévastateurs de certaines armes sur les populations civiles, j’ai écrit un rapport sur l’implication du système bancaire dans leur financement, publié en 2016 dans plusieurs pays [2]. Mon engagement s’est aussi tourné, il y a quelques années, vers une autre facette de la violence : la violence sexiste, sexuelle et familiale. Avec un expert en sécurité, j’ai co-écrit un livre consacré à la lutte contre les violences faites aux femmes, considéré comme une référence par plusieurs associations d’aide aux victimes [3].

Ma réflexion sur la violence s’est nourrie de mes activités militantes, mais aussi de mes expériences personnelles, de mes lectures et de la découverte de certains sports de combat, dont je suis une pratiquante pas douée mais très motivée !

Le désir de partager cette exploration m’a conduite à créer ce blog. J’espère qu’il vous sera utile. Ce blog n’est pas militant : quelles que soient les causes pour lesquelles je milite par ailleurs (et que je viens de mentionner en toute transparence), je ne tente pas d’imposer une idéologie sur la violence, mais de donner à réfléchir sur la base d’analyses aussi objectives que possible.

Vos commentaires sont les bienvenus, car la compréhension d’un phénomène aussi complexe que la violence se nourrit de perspectives différentes, tant qu’elles sont exprimées avec respect et objectivité.

Avant de finir, j’aimerais ajouter quelques mots sur le nom du blog et ses illustrations : j’ai voulu illustrer ce blog sans tomber dans le voyeurisme de l’horreur, des cadavres et du sang. J’ai donc privilégié des photographies qui montrent indirectement la violence, à travers les ruines de villes bombardées par exemple, tout en laissant aussi apparaître la vie qui renaît, avec la présence d’enfants. Je montre aussi la violence transfigurée à travers l’art (sculptures, peintures…).J’ai appelé ce blog Yréna parce que les sonorités douces de ce mot sont proches du grec ancien Εἰρήνη / Eirếnê, un nom signifiant « paix ». Avec le calme et la douceur, la paix est ce qui s’oppose le mieux à la violence.

Laure

[1] J’emprunte le concept de possibilisme à Hans Rosling dans son livre « Factfulness » – Editions Sceptre – 2018.

[2] « Banks, arms and human rights violations » – Amnesty International – 2016 – https://www.amnestyusa.org/wp-content/uploads/2017/04/banks_arms_and_human_rights_violations_final.pdf

[3] « Défendez-vous ! Le Guide Complet des femmes qui prennent leur sécurité en main » – Laurent Hennequin et Laure Oudet-Dorin – Hachette Pratique – 2018. Le guide a été recommandé par la Fédération Nationale Solidarité Femmes et par le Planning Familial. Pour en savoir plus : http://defendezvous.net .


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